dimanche 11 mars 2018

Notes sur l'intimité et la sexualité lors des camps de vacances pour les personnes en situation de handicap (physique)


Les propos que je tiens n’engagent que strictement que moi-même et peuvent paraître avant-gardistes ou provocants !Je tiens simplement à donner un autre ton à la sexualité des personnes qui vivent avec un handicap comme le mien, dont le corps ne répond en rien aux attentes habituelles et qui doit pouvoir s’exprimer autrement. Ceci d’autant plus que dans ma tête tout fonctionne parfaitement bien et que mes désirs, fantasmes et expériences sont ceux de bien d’autres personnes... dites « valides » ou « handicapées ». Je tiens à ce que les jeunes dans ma situation puissent sortir de « l’angélisme » encore si fréquemment attendu de la pars de leurs accompagnants et osent exprimer des désirs qui sort du cadre « coucher avec son amoureux » ou « avoir une assistance sexuelle ». Et qu’on ose d’aller dans leurs sens… Pas seulement lors de camps de vacances (même si c’est le thème de ce poste) !

NB :    Il est utile de rappeler que la nudité n’a rien à voir avec la sexualité.
            Quand il est mentionné chambres (sauf chambre double), vestiaires ou douches collectives, ceux-ci sont sous-entendus non-mixte.


Introduction : Quand je vois qu'ils se sont extasiés lors d’un camp comme quoi soi-disant que j’étais en érection (j'étais habillé) à la boom, je me dis qu'il y a beaucoup de travail à faire... Je trouve que le milieu des camps pour les personnes en situation de handicap n'est pas très ouvert à ce qui se rapporte au corps et à la sexualité... C'est perçu comme un problème et on ne laisse pas de possibilités, alors que ça devrait être perçu comme un truc de positif... C'est dommage car ça pourrait être là qu'on fait de nouvelles expériences, des rencontres, des amours de vacances... Ça me tient à cœur...


Recommandations :
- La possibilité devrait être donner d'avoir des relations sexuelle ou moments intimes lors des camps même s’ils se sont rencontrés lors du camp. Les amours de vacances, ça existe !  Je pense principalement aux handicaps physiques majeur... Ça pourrait être cool pour un jeune (en tout cas, le handicap physique) de faire sa première fois dans un camp plutôt que faire appel à une AS qui coûte cher !
- Faire attention à ne pas tomber dans l'autre extrême en ce qu'il concerne l'intimité. Une personne en fauteuil ça ne lui dérange pas forcément d'aller dans les douches collectives. Ça ne lui dérangera pas forcément de se changer devant ses camarades de chambre. Etc...
- L'histoire des douches collectives... Je pense que mettre les personnes en fauteuil à part des douches collectives, c'est "dégradant". On n'est pas plus sale qu'un autre... C'est même excluant. Pour ce qui est de "mal à l'aise" et "humiliant", on peut prendre le truc par un autre bout : Dans le sens ou que justement, par exemple, que les personnes en fauteuil soient dans les douches individuelles alors que les marcheurs ont douches collectives obligatoire, c'est comme accentuer leur différents (et la dépendance). C'est renforcer le schéma "corps différents, ne doit pas être mélanger aux autres". Les douches collectives uniquement avec les personnes en chaise me paraît être une idée alternative pas mauvaise. Faire un essai (projet pilote) de douches collectives uniquement avec les personnes en chaise (et qui ont besoin d'aide). En effet, les vestiaires et les douches collectives sont des choses importantes dans le sport (si c’est un camp de sport). C'est souvent dans ce moment-là où se crée l'esprit d'équipe, la camaraderie, la solidarité. Bref, je pense que c'est une idée pragmatique...

Et j'ai quelques idées :
- Aménager une chambre double, et si pendant le camp, il y a un "couple" qui se forme et désir voilà, et ben, il y a cette chambre. Et il faudrait annoncer cette possibilité aux participants (du moins à certains) aux débuts des camps... Bien sûr, il faudrait définir les modalités (j'ai déjà quelques idées) ... Peut-être faire un projet-pilote...
- Faire un document interne sur l'intimité et la sexualité.
- Faire un camp pour célibataires pour le handicap physique majeur.
- Douches collectives uniquement avec les personnes en chaise (voir ci-dessus).

samedi 10 mars 2018

Note sur la découverte de la sexualité à l'enfance et à l'adolescence quant on est en situation de handicap


Il est difficile voire impossible de découvrir concrètement son corps et celui des autres quand on est enfants et ados et en dépendance physique.

Les jeux de découvertes enfantines des enfants ou les expériences des ados ne peuvent pas exister entre enfants/ados handicapés à cause de la dépendance physique et/ou de la présence permanente de tiers soignants ou accompagnants. Par exemple dans les vestiaires ou douches, les enfants et les ados se comparent nu leurs organes génitaux. Mais moi, comme j'étais dépendant d'un adulte, je n'avais jamais eu la possibilité de faire ça. Ça m'a frustré (voir c'était un manque) surtout à l'adolescence.

Par rapport aux rapport sexuelle, l'âge de la première fois se situe vers 16 ans. Moi, j'ai eu ma première fois vers 19/20 ans. Vu que j'étais dépendant d'un adulte, il m'était pratiquement impossible d'avoir un rapport sexuel avant mes 18 ans... Ou alors, il aurait fallu être sacrément rusé… Je peux l’infirmer que si je n'étais pas en situation de dépendance, j'aurais eu ma première fois vers maximum 16 ans. La majorité sexuelle de 16 ans n'existe pas pour les personnes en situation de dépendance...

Rédigé pour CEREBRAL VAUD 08.03.2018