Interpellation « Jonction, Boulevard urbain – A1A : Chavannes coupe la bretelle à l’OFROU et trace sa route vers une mobilité cohérente ! »
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers,
Madame la Syndique,
Mesdames et Messieurs les Municipales et Municipaux,
Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers,
Madame la Syndique,
Mesdames et Messieurs les Municipales et Municipaux,
Depuis plusieurs années, Chavannes-près-Renens est engagée dans une
politique de mobilité à dimension humaine, privilégiant la marche, le vélo, les
transports publics et un urbanisme favorisant la proximité. Au vu de ces
ambitions, la récente décision de la Municipalité de dénoncer la convention
signée en 2021 avec l’Office fédéral des routes (OFROU) et le Canton de Vaud, à
propos du projet de jonction autoroutière, suscite de légitimes interrogations.
En effet, cette dénonciation est conforme à la volonté de réduire les
nuisances liées à un trafic routier intense dans un espace communal déjà
fragmenté par l’axe autoroutier et enclavé par le métro M1. Elle semble
répondre aux préoccupations majeures de la population chavannoise, qui a
démontré, notamment lors de votations antérieures, un engagement fort en faveur
de l’environnement et de la qualité de vie.
Toutefois, cette décision n’est pas sans conséquences. D’une part, la
Confédération assure que la jonction se fera, malgré le refus communal, ce qui
pose la question du rôle et de la marge de manœuvre d’une commune face à un
projet d’envergure nationale. D’autre part, la construction de cette nouvelle
infrastructure soulève l’enjeu des dépenses nécessaires à la requalification
des axes routiers locaux. Il apparaît que les estimations initiales ont été
revues à la hausse, ce qui pourrait lourdement peser sur les finances d’une
commune déjà soucieuse de préserver sa marge de manœuvre budgétaire.
Dans ce contexte, la proposition alternative dite du « Boulevard urbain » –
soutenue par différents acteurs de la mobilité douce – est parfois évoquée
comme une piste davantage en phase avec une vision de l’aménagement urbain
apaisé. Néanmoins, sans études poussées ni planification détaillée, il demeure
pour l’heure difficile d’en évaluer précisément l’impact et le coût pour la
collectivité.
Adhérer à la décision municipale visant à dénoncer la convention n’implique
pas de faire preuve de complaisance aveugle. Au contraire, il est nécessaire de
clarifier les conséquences concrètes d’un tel acte : impact sur les autres
projets régionaux (notamment la suppression du goulet de Crissier), éventuelle
prolongation des procédures, charges financières supplémentaires ou encore
obligation de repenser la mobilité à l’échelle de l’Ouest lausannois. Tout cela
doit être transparent vis-à-vis des habitant·e·s qui, rappelons-le, sont les
premiers concernés au quotidien.
Considérant l’importance de ces enjeux pour l’avenir de notre commune, et
dans un souci de bonne compréhension de la situation, nous avons l’honneur de
poser à la Municipalité les questions suivantes :
- Motivations et enjeux
- Quelles sont les motivations précises qui ont conduit la Municipalité à dénoncer la convention établie avec l’OFROU et le Canton de Vaud ?
- Sur quels éléments concrets (études, projections, estimations financières) repose cette décision ?
- Impacts financiers
- Quelle est l’estimation actuelle des coûts engagés ou à engager par la Commune si la jonction autoroutière devait malgré tout se réaliser ?
- Dans le cas où la dénonciation de la convention impliquerait de nouvelles études ou aménagements, quelle pourrait en être l’incidence financière sur un budget communal déjà reconnu comme fragile ?
- Répercussions sur la mobilité et l’urbanisme
- Quels effets cette dénonciation pourrait-elle avoir sur la planification globale de la mobilité dans l’Ouest lausannois, notamment en lien avec la suppression du goulet de Crissier et la jonction voisine d’Écublens ?
- Comment la Municipalité entend-elle préserver l’intégrité du territoire, notamment pour la mise en place d’un nouveau parc urbain et d’autres aménagements prévus autour du futur quartier et des écoles ?
- Existe-t-il une concertation en cours avec les communes voisines pour repenser de manière solidaire la répartition du trafic routier ?
- Boulevard urbain et solutions alternatives
- Quelle est la position de la Municipalité concernant le projet de « Boulevard urbain » envisagé comme alternative à la jonction autoroutière ?
- Quelles études ont déjà été menées et la Municipalité prévoit-elle d'en demander ?
- Quelles seraient les conditions pour qu’une telle solution voie le jour (financement, coordination avec le Canton et la Confédération) ?
- Jonction d’Ecublens
- Les autorités d’Ecublens ont rappelé dans un communiqué de presse qu’elles avaient conditionné l’ouverture de leur propre jonction à celle de Chavannes, afin de ne pas être submergées par le trafic. Dans la mesure où la Commune de Chavannes a clairement dénoncé la convention, la Municipalité dispose-t-elle d’éléments permettant d’évaluer les conséquences pour la future jonction d’Ecublens, voire pour l’ensemble de la planification dans l’Ouest lausannois ?
- Au vu du revirement chavannois, la Ville d’Ecublens s’est dite préoccupée par l’idée d’ouvrir les deux jonctions simultanément. A-t-on, de façon (un peu) provocante, envisagé ou discuté avec la Municipalité d’Ecublens la possibilité de renoncer aussi à «leur» jonction si celle de Chavannes ne se construit pas? Cette hypothèse – même extrême – a-t-elle été abordée pour repenser, de façon plus globale, la stratégie d’aménagement autoroutier et la mobilité régionale ?
- Stratégie future et dialogue institutionnel
- Quelle suite la Municipalité souhaite-t-elle donner à ce dossier sur le plan politique et légal, sachant que le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) soutient fermement la construction de cette jonction ?
- La Municipalité prévoit-elle de s’engager dans de nouvelles négociations avec l’OFROU et le Canton, ou même de prendre part aux futures Assises de l’Ouest lausannois, afin de trouver un compromis ?
Par ces questions, nous souhaitons éclaircir la position de la Municipalité, ses perspectives et les réelles conséquences de la dénonciation de la convention pour les Chavannoises et les Chavannois. Il s’agit de concilier la volonté locale de promouvoir une mobilité respectueuse de la santé et de l’environnement, tout en tenant compte du cadre légal et financier d’un projet d’envergure nationale.
Julien-Clément Waeber
Conseiller communal
Julien-Clément Waeber
Conseiller communal
Chavannes,
déposée le 26.02.2025
Mise à l'ordre du jour le 10.05.2025
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