Voici toutes les questions qui m'ont été posé et mes réponses qui n'ont pas toutes été retenues au montage :
Comment vous définissez-vous? Je suis bisexuel. J’ai déjà eu des
relations sexuelles avec des hommes, mais rien de plus. Je ne suis sorti
qu’avec des filles. Je suis libre dans ma sexualité.
Que pensez-vous de la réalité (LGBTIQA* et
handicap) que d'aucuns qualifient, encore aujourd'hui, de taboue ? Dans la société actuelle, ces questions
sont forcément taboues… Moi, je dis que la société a un problème avec le sexe…
Comment votre sexualité
a été accueillie par vos proches et par vos ami(e)s ? Je n’ai pas fait de coming out car je ne
vois pas pourquoi j’en ferais un. D’ailleurs je ne comprends pas pourquoi on
doit faire un coming out quand on est LGBT. Pourquoi un hétérosexuel ne fait
pas de coming out pour dire qu’il est hétéro ? Pourquoi est-ce qu’on ne
doit faire un coming out que lorsqu’on est d’une autre orientation sexuelle ?
C’est bien la preuve qu’il y a un problème quelque part.
Quels sont les obstacles auxquels font face les
personnes en situation de handicap dans la communauté (Les lieux de rencontre
LGBTIQA*) ? Je ne peux pas
vous dire car je ne fréquente pas ce milieu.
Un certain nombre de personnes en situation de
handicap vivent pour très longtemps dans des foyers ou chez leur famille.
Pensez-vous que cela peut sérieusement compliquer les choses ? Comment cela
s'est passé pour vous?
Le
problème, qu’on soit en institution, à domicile ou chez sa famille, c’est la tierce
personne. Et plus vous êtes dépendant, plus cela devient compliqué… Quand
j’étais en institution, la direction devait être informée et donner son accord,
pour que je puisse dormir et avoir des relations sexuelles avec mon ex-copine.
Vous vous rendez compte ? Chaque fois que vous voulez avoir des relations
sexuelles, vous êtes obligé de faire une demande à la direction. Et celle-ci va
prendre en compte la durabilité de la relation comme un critère. Donc cela veut
dire que ça exclut la relation sans lendemain ou plus vulgairement des plans
cul entre résidents.
Est-ce que votre poste
de conseiller vous a permis d'intervenir en faveur des droits de personnes
LGBTIQA* et/ou en situation de handicap ? Comme je ne suis qu’au niveau communal,
mon moyen d’action est assez limité. Mais j’ai déposé un postulat pour que la
commune distribue des préservatifs aux jeunes, malheureusement cela a été
refusé. Concernant plus particulièrement les droits LGBT, je suis en
particulier intervenu auprès de la municipalité pour savoir si elle était prête
à engager sans discrimination des personnes issues de minorités. La réponse
était positive même s'il est difficile de ccontrôler cela
dans la réalité. Concernant les personnes en situation de
handicap, comme conseiller communal moi-même touché par une situation de handicap,
j'ai pu sensibiliser tout au long de mon mandat le milieu politique à la
problématique des personnes en situation de handicap et démontrer
qu'une telle situation n'est clairement pas un obstacle à une
activité politique. Je suis bien évidemment intervenu tout au long de mon
mandat sur les questions de l'accessibilité des infrastructures et des services
aux personnes en situation de handicap.
Pensez-vous que l'initiative d'Eben-Hézer pour la
Pride est un signe que les choses évoluent dans la bonne direction ? Dans un sens oui, mais dans l’autre cela
devrait être inné…
Comment vivez-vous aujourd'hui votre sexualité ?
Je fais appel de temps en temps à une
assistante sexuelle. Mais je préfèrerais avoir des rencontres (sexuelles) sans
lendemain et des plans cul, mais c’est très difficile d’en avoir. Quand aux
lieux libertins, il y a deux problèmes : L’accessibilité et l’accompagnement.
Pour l’accessibilité, quasiment tous les lieux disent qu’ils ne sont pas
accessibles, à savoir si c’est vrai… Et pour l’accompagnement, ben c’est
délicat de me faire accompagner par mes auxiliaires de vie… Néanmoins, il y en
a un à Genève qui s’est montré ouvert. Je n’y suis allé qu’une fois. Il y avait
deux ou trois marches à l’entrée, et ils m’ont dit qu’ils m’aideraient mais au
final c’est mon auxiliaire de vie qui a dû pratiquement tout faire, alors que
je lui avais dit qu’elle n’était pas obligée de rester… Mais j’aimerais retourner
dans ce genre d’endroits.